Un nouveau "continent" de déchets a été découvert dans l'océan Atlantique Nord !

20/03/2013 18:47

 

Un nouveau "continent" de déchets a été découvert dans l'océan Atlantique Nord !

86 984 lectures / 89 commentaires12 mars 2010

dechets_fragments_oceans.jpgFragments de déchets collectés en mer
© Sea Education Association

On la croyait spécifique au nord-est de l'océan Pacifique, la célèbre "grande plaque de déchets du Pacifique" a finalement son équivalent dans l'Atlantique Nord : un nouveau continent de déchets déjà plus grand que la France a été découvert !

En 1997, le capitaine Charles Moore, fondateur de l'Algalita Marine Research Foundation, découvrit la "grande plaque de déchets du Pacifique" (Great Pacific Garbage Patch), une zone océanique dans l'océan Pacifique qui, avec les courants marins, concentre les déchets que nous rejettons directement en mer mais surtout ceux issus de nos activités terrestres.
En 2007, de nouvelles observations avaient montré que cette zone s'accroissait constamment et atteignait déjà 3,43 millions de km², soit une surface plus importante qu'un géant comme l'Inde !

Or, des scientifiques viennent de révèler que cette plaque a son équivalent dans l'océan Atlantique !
D'une profondeur estimée à environ 10 mètres et d'une superficie équivalente à la France, la Belgique et la Grèce réunies, cette décharge flottante s'est formée à moins de 1000 kilomètres des côtes américaines. Elle est située à environ 930 km des côtes américaines, et son centre se trouve à la latitude d'Atlanta.

Cette immonde découverte est le fait de la Sea Education Association (SEA). "Beaucoup de personnes ont entendu parlé de la grande plaque de déchets du Pacifique mais ce problème demeurait encore inconnu dans l'Atlantique" a déclaré Kara Lavender Law, un océanologue de la SEA.
Plus de 7000 étudiants encadrés par l'association américaine pendant 22 ans ont pu directement observer et collecter des déchets marins sur une zone située entre 22 et 38 degrés de latitude Nord. Cette nouvelle alarmante a été révélée lors de la plus grande manifestation concernant les sciences océanographiques : l'American Geophysical Union's 2010 Ocean Sciences meeting qui s'est tenue à Portland, le 23 février 2010.

dechetsCarte indiquant l'emplacement où les débris marins en plastique ont été collectés par les navires de la SEA
© SEA

Cette nouvelle plaque de déchets résulte de l'accumulation de déchets plastiques : bouteilles vides, bouchons, sacs... et des milliards de débris dont la masse unitaire n'excède pas un dixième de celle d'un trombone. Dans certaines zones, les observateurs ont relevé jusqu'à 200 000 fragments de déchets par kilomètre ! Ils peuvent s'accumuler jusqu'à 20 mètres de profondeur comme en témoignent les vagues qui les ramènent à la surface.

La grande majorité de ces fragments est issue de déchets de consommation qui proviennent de décharges à ciel ouvert et qui ont été emportés par le vent, mais aussi de rejets via les fleuves et les navires en mer.
Guidés par les courants marins, ils s'accumulent ensuite formant des plaques de déchets océaniques. Ces observations confirment qu'il y a sans doute beaucoup d'autres accumulations. En effet, "compte tenu des courants marins, deux autres zones réserveront probablement d'aussi désagréables surprises au cours des prochaines années, toutes deux au large de l'Amérique du Sud : l'une du côté Pacifique, au large du Chili et l'autre du côté Atlantique, au large de l'Argentine", a précisé l'Agence Science Presse.

Ces morceaux de plastique souillent durablement l'océan. L'Algalita Marine Research Foundation estime qu'ils ont infiltré tous les niveaux de la chaîne alimentaire des océans et entraînent la mort d'environ 100 000 mammifères marins et d'un million d'oiseaux de mer chaque année ! Ce "poison" nous affecte également puisque nous consommons des poissons qui ingèrent ces fragments de plastique.

Conséquence directe de notre surconsommation irresponsable, ces déchets plastiques empoisonnent insidieusement des espaces aussi immenses que les océans, le berceau de la vie sur Terre. Or, il est impossible de nettoyer les océans... Seule solution : freiner sérieusement notre consommation de plastique et opter pour des plastiques rapidement biodégradables.

Note

Le terme "continent" est bien sûr exagéré, il faut sans doute plus y voir une concentration importante de déchets qui flottent et se regroupent sur une large zone dont la forme et la localisation précises varient au gré des courants. Mais la superficie de cette zone est comparable à celle d'un continent.

Source

Huge Garbage Patch Found in Atlantic Too - National Geographic

Auteur

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Commentaires 1 à 20 sur 89

avatar MERLIN MERIGNAC - 12/03/2010, 16:44  

QUEL PHILANTROPE ECOLOGISTE VOUDRAIS FINANCER UN TANKER REFORME EQUIPE POUR POMPER ET REJETER L'EAU DE MER UNE FOIS FILTREE AVEC UN RECYCLAGE DES DECHETS ???
AUX GRANDS MAUX LES GRANDS MOYENS A CE NIVEAU L'ARGENT NE DOIT PAS ÊTRE UN PROBLEME!!!MIS QUEL EXPLE SE SERAIT!!!

avatar DAOUD, Alger - 12/03/2010, 18:02  

bonjour!

ces découvertes, constituent-elles une vouvelle forme de reforestations?
ne peut-on pas soutenir une véritable reforestation sur la terre ferme?

avatar Christophe Magdelaine - 12/03/2010, 18:47  

Il ne s'agit pas à proprement parler de terre ferme, mais d'une accumulation de fragments de déchets qui flottent +/-

avatar lavoisier - 12/03/2010, 20:20  

a priori, cela ce concentre coté amérique
je pense que Mac do va récupérer le gisement

ce qui nous attends c'est le crabe en plastique avec carapace recyclable et frites en papier maché

avatar Jacques - 12/03/2010, 20:37  


Encore un exemple de notre conduite "exemplaire".

avatar Stéphane LAGASSE BRUXELLES - 13/03/2010, 00:01  

C'est l'occasion de définir clairement ce qu'est un déchet et donc une pollution. 
Il faut remonter à l'origine de tout ce que nous "fabriquons". 
Je viens de lire une approche intéressante de Michel Tarier à propos de Caïn et Abel. Deux rapports à la "nature" diamétralement opposés comme le sont la culture/élevage intensif qui instrumentalise la nature (et brevette!) face à l'agriculture biodynamique ou permaculture qui s'intègre et peut-être même enrichit la biodiversité. 
Autre image: la prothèse et l'orthèse. 
Pourrait-on trouver ici un débat à la fois scientifique et philosophique sur ce qu'est le Progrès?!

avatar dominus - 13/03/2010, 11:30  

La mer accueille nos déchets depuis toujours, cela n'est pas nouveau !

Loin des yeux, c'est bon pour l'économie. Quand à parler de nettoyage, il ne faut même pas y penser cela reviendrait trop cher.

Que cela serait bien si tout ces vortex de déchets, venaient s échouer sur nos plages, je pense que là on trouverait les moyens de nettoyer pour que nos chères stations balnéaires puissent vivre de leurs économies qu'est le tourisme.

A voir et à revoir "la malédiction du plastique" !

avatar lavoisier - 13/03/2010, 11:54  

c'est pas un problème
quand cela va diminuer le prix des villas de millardaires sur la côte d'azur
cela va réagir
question de temps que le le machin arrive avec les courants 
https://oliviermalafronteinfo.over-blog.com/article-desastre-ecologique-44686239.html

avatar Helene Gallo - 13/03/2010, 13:56  

Je suis sidérée par ce que j'apprends là ! J'ignorais qu'il y ait tous ces détritus sur les océans et surtout en si grande quantité ! 
Sur terre, il y a des personnels employés de mairie, affectés au nettoyage des villes et des villages, lesquels sont chaque jour souillés par l'incivisme de bien des gens, mais au moins quelqu'un nettoie.
Les décideurs de la Planète se réunissent assez souvent en G7, G8 ou davantage. Ne pourrait-on leur suggérer de rémunérer des nettoyeurs des océans pour que diminue cette nouvelle ineptie de notre siècle ? On trouve de l'argent pour des armes, et pour des expériences interplanétaires, pourquoi ne pas créer des agents mondiaux payés par une cotisation à laquelle seraient astreints tous les pays riverains des eaux du globe ?
Je lance cette bouteille ..... à la mer !

avatar Florence Collin - 13/03/2010, 14:16  

Genre de découverte alarmante de constater la prise en otage d'un continent par les déchets! Ceci est encore plus inquiétant de constater la contribution humaine. Cela n'est guère prometteur les générations futur car l'eau demeure un besoin essentiel à la vie sur la terre.

avatar Nicole Montreal - 13/03/2010, 15:00  

Bizarre qu'on arrive à aller au fond des océans pour en extraire le pétrole mais qu'on ne puisse pas aller à -20m pour aspirer nos propres saletés ! Comme quoi ... on met ses intérêts où on le veut ! Pauvre Terre ! Où sont les milliardaires qui ne savent pas quoi faire de leur argent ? La récupération est faisable mais ... qu'est-ce qu'on fera de tout ce plastique ? Le plus simple est de jouer à l'autruche et de le laisser là ...puisque le problème est connu depuis bientôt 15 ans !

avatar aetos - 13/03/2010, 17:49  

décroissance (cesser de nous reproduire, consommer moins, mieux, utile, intelligent...) pour une planète vivable et vivante !

avatar Claude (Elancourt 78) - 13/03/2010, 18:04  

En espérant que l'on puisse d'une manière ou d'une autre nettoyer les océans en extrayant ces déchets de l'endroit où ils flottent, que fera-t-on des déchets résiduels produits après recyclage des détritus recyclables? Les enfouirons-nous dans le sol déjà en saturation, ou les expédirons-nous dans l'atmosphère, voir la stratosphère, environnemental déjà pollué? La ou les solutions demandent une réflexion sérieuse et responsable si l'on souhaite que la vie sur terre se poursuive au delà de ce XXIe siècle...

avatar Maumaj, Gatineau, Québec - 13/03/2010, 23:35  

Vite, polluons allégrement pour que cette espèce méprisable qu'est l'humain disparaisse au plus vite et que les animaux et les plantes reprennent leur territoire que nous dilapidons sans conscience. Une fois purgé des humains, la nature fera son ménage à son rythme. Elle a tout son temps, nous non.

avatar hamoudkhodja - 14/03/2010, 11:24  

Peut-être est-ce là un bon signe cette hyper-collecte naturelle de déchets de tout bord éparpillés à l'échelle planétaire dont la nature a horreur , et par réflexe d'auto nettoyage a concentré ces "décharges", en des sites dont elle seule connait le secret et les critères du choix.

avatar Rozé, Montigny le bretonneux - 14/03/2010, 11:37  

Finalement, les conséquences de la pollution par les hommes sont bien visibles. C'est notre aveuglement qui ne permet pas toujours de déceler rapidement ces conséquences !
A l'inverse il est probable que tous les capitaux, toutes les finances mises en jeu pour produire ces polluants ne laisseraient aucune trace dans l'océan ou ailleurs ! Et pour cause ils sont souvent virtuels, mais pas pour tout le monde.

avatar gallesio Bruno demeurantà Cagnes sur Mer O6800 - 14/03/2010, 16:20  

ce qui me parait juste c'est que quand toute vie sera impossible sur Terre les richissimes milliardaires creveront 
comme les plus démunis ,à quoi leur argent leur servira t'il ?? oü aller pour echapper à la catastrophe,alors que peniblement on n'est pas sur de trouver,en état actuel des 
choses on n'est pas sur d'aller juqu'à la planete Mars alors 
penser à aller trouver un asile dans l'Univers ????Mieux 
vaut ne pas y penser ,me semble t'il .Salut à tous ceux qui
pense comme moi .

avatar Myzard , Limoges Hautes Viennes - 14/03/2010, 22:21  

Perso, je ne pensais pas le problème seulement concentré dans l'océan pacifique. Il suffit d'observer nos plages aprés la marée haute et ne soyons pas surpris d'y trouver bouteilles et compagnies... Que va t'il se passer, discussions, congrés, commissions pour aboutir à un pêt de souris, tant que l'on fera passer les intérêts économique avant la vie, nous serons toujours dans l'erreur... Je ne suis pas un citoyen modèle, mais j'essaie de consommer disons plus proprement...

avatar Rémy, 78 - 14/03/2010, 22:48  

Pathétique ... Continuons ainsi ...

avatar RichardD - Montréal - 17/03/2010, 13:31  

Il y a environ deux semaines (5 mars 2010), Thallasa présentait sur TV5 un reportage sur cette situation.

Les résidus de plastique ne sont pas uniquement concentrés dans certaines zones des océans... les particules résultantes de leurs décompositions sont partout. Dans le reportage, un scientifique a fait l'analyse du sable d'une très grande quantité de plages... et ce sable, dans un fort pourcentage, n'était en fait que des petites particules de plastiques.

Si vous avez la possibilité de voir ce reportage... vous allez voir également que le problème s'étend également au niveau de la chaîne alimentaire... donc lorsqu'on mange du poisson...