Des abeilles et têtards comme vigies de l'environnement

17/03/2013 23:00

 

Biosurveillance : des abeilles et des têtards comme vigies de l’environnement

 
Darkmadore

Apilab, Bee Secured, Watchfrog… ces noms ne vous disent peut-être rien. Pourtant, ces entreprises françaises ont eu une bonne idée pour surveiller notre planète et nous alerter en cas de pollution. Elles proposent en effet d’utiliser des petites bêtes (abeilles, têtards) comme nouvelles « vigies » de l’environnement.

La biosurveillance consiste à utiliser des animaux ou des végétaux (lichens, mousses...) pour détecter des pollutions anormales. Apilab, Bee Secured ou Watchfrog, de jeunes PME françaises, présentes sur le salon de l'économie de l'environnement Pollutec organisé à Lyon du 27 au 30 novembre, misent toutes les trois sur ce créneau.

WatchFrog par exemple, est une jeune entreprise de biotechnologies qui développe des solutions innovantes pour l'évaluation du risque environnemental et la détection in vivo de l'activité d'une grande variété de substances chimiques, pharmaceutiques ou cosmétiques. Leur dernière trouvaille : des tétards qui se mettent à briller - plus ou moins intensément - en présence de micropolluants (traces de médicaments, bisphénol A, PCB, perchlorates...) affectant leur organisme.

« L'avantage de cette technique, c'est que c'est la seule méthode actuellement pour évaluer l'impact de micropolluants sur la physiologie », a expliqué le fondateur de Watchfrog, Grégory Lemkine. Ses petites « larves-vigies » de trois ou quatre millimètres vont prochainement être utilisées par le nouvel hôpital du sud francilien pour surveiller les rejets de médicaments.

Des ruches comme nouveaux centres de surveillance

Chez Apilab et Bee Secured on a misé sur les abeilles. À l'aide de capteurs ou de caméras, les deux entreprises ont transformé des ruches en véritables centres de données, permettant de surveiller si la population d'abeilles décroît subitement ou est en mauvaise santé. « Par exemple, on peut alerter une mairie sur un épandage agricole qui a provoqué une forte mortalité », a expliqué Benjamin Poirot, le directeur d'Apilab.

« L'autre intérêt, c'est que les abeilles vont faire elles-mêmes des microprélèvements dans l'environnement, lorsqu'elles volent, boivent ou butinent », a précisé le directeur de la PME de La Rochelle. « une seule ruche, c'est jusqu'à 60.000 abeilles, et donc des millions d'aller-retours dans l'environnement chaque jour », a également souligné Jean Borel, de Bee Secured.