Élever des poules en ville...

03/03/2013 13:19

Article intéressant, mais comme il est dit dans une des réactions de lecteurs, il faut avoir un bon bout de terrain, donc plutôt être à la campagne, 3 ou 4 poules au plus pour éviter un tas de petits désagréments etc.

 

POURQUOI ÇA MARCHE03/03/2013 à 09h15

Elever des poules en ville, c’est écolo et de plus en plus cool

Elsa Ferreira | Rue89

Une poule dans une cage (Feryswheel/Flickr/CC)

Si le cochon est un animal à la mode, faisant la une de certains hebdos, la poule connaît aussi un succès – plus discret – dans l’intimité des urbains. Fini la vie à la ferme, désormais c’est dans les jardins de banlieue–voire sur les balcons– qu’on la croise. L’exode rural des gallinacées ne fait que commencer.

Depuis quelques années, les ventes augmentent exponentiellement. En 2012, les magasins Truffaut (jardineries et animaleries) ont vendu :

  • 30 000 poules et poussins (+ 57% par rapport à 2011) ;
  • 2 000 poulaillers (+ 82%).

Les poules d’ornement – des jolies poulettes qui ont du style – font partie des « hits » des ventes chez Truffaut.

Une tendance « made in America »

La tendance vient d’Amérique du Nord, où les poulaillers urbains ont fait leur apparition dans la même lancée que les potagers sur le toit des immeubles (on a aussi piqué cette idée depuis).

Outre-Atlantique, le phénomène ne s’est pas implanté sans heurts. Entrel’évocation de la ségrégation aux Etats-Unis – lorsque l’élevage maison relevait de la survie pour les communautés noires – et le végétarisme militant de certains Montréalais – le sort de la poule étant, selon eux, indéniablement de finir « égorgée pour sa viande », or « une poule n’est pas un légume » –, les pros et les antis se sont livrés à un combat à n’en plus finir.

En France, l’idée rencontre une unanimité presque angoissante. Poule = cool. Désossage d’une tendance.

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Un « compost sur pattes »

 

En plus de picorer du pain dur, la poule mange du gras de viande, de la peau de poisson, des coquilles de crustacés, des épluchures de légumes... Bref, la poule dévore à peu près tout ce que les humains dédaignent. Elle peut avaler 150 kg de déchets par an, a estimé le maire d’une commune de la Sarthe, qui a donc décidé d’offrir des poules à ses riverains.

Tout comme l’a fait la Belgique, puis 198 communes du Doubsune commune proche de Lyondes communes du Sud-Gironde (là, en revanche, c’est 1 euro la poule), des communes d’Ile de France...

Ça fait des économies d’incinération – 15 euros par poule et par an –, et surtout, c’est bon pour l’environnement, confirme Elise Rousseau, Pontoisienne propriétaire de poules depuis six ans, et auteure du livre « Tout pour ma poule ».

« C’est un vrai compost sur pattes. Elles recyclent tout en œufs... ou en crottes. »

Bonne nouvelle, même les fientes peuvent être recyclées en engrais. Rien ne se perd, tout se transforme.

2

Tendance « néo-ruraux »

 

Bobo, vous avez-dit ? Pas forcément. Comme le souligne Pierre-Alain Oudart, chef de produits oiseaux chez Truffaut, « 30 000 poules, ça ferait beaucoup de bobos ». Elise Rousseau renchérit :

« Je ne suis pas sûre que les bobos iraient s’emmerder avec des poules. Dire “ j’adore les poules ”, oui. De là à en avoir... »

Pas bobos donc, plutôt des urbains qui « rêvent d’un retour aux sources, à la nature », propose la passionnée de gallinacées.

David en est sûrement. Dans son jardin de 40 m², il a construit des cabanes pour les hérissons, les insectes, et bien sûr un poulailler pour les trois poules de la famille, Aglaé, Sidonie et Neige (« vachement original »). Et manger des œufs fraîchement pondus, il adore.

Les poules ne sont pas seulement un joli retour à la nature, mais aussi un bon outil pédagogique pour les enfants.

  • Leçon numéro 1 : les œufs ne sont pas fabriqués en supermarché
  • Leçon numéro 2 : le miracle de la vie – à condition d’avoir un coq, ou tout du moins un œuf fécondé (en général, les œufs que vous mangez ne seraient pas destinés à devenir des poussins, même si votre pote végétalien essaie de vous convaincre du contraire).

 

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Pas (trop) chiant et pas cher

 

Si ce n’était pas assez que la poule soit écolo et pédago, elle est en plus un animal de compagnie assez peu contraignant. Pas de promenade, pas de visite chez le véto, elle ne craint pas le froid, ne caquette pas trop (le coq est déconseillé) et avec un peu de régularité dans les tâches ménagères du poulailler, elle ne sent pas mauvais.

Après l’achat initial – entre 15 et 40 euros –, il ne reste donc plus que quelques graines (quelques dizaines de centimes par jour) et la paille. Pas cher.

Le départ en vacances pourraient être un peu plus casse-tête. Si les poules peuvent se passer de vous jusqu’à quatre jours – en préparant des graines et de l’eau à l’avance –, trouver une famille d’accueil pour les absences prolongéesrelève du défi. Il faut donc trouver un voisin disponible pour venir s’acquitter de la corvée nourriture à domicile.

Poule au balcon

Loger sa poule sur le balcon, une bonne idée ? « Non », répondent les passionnés. Elle a besoin d’un minimum d’espace et surtout, d’un sol à gratter. Et c’est bien là son vice, explique David :

« Elle détruit toute la végétation. On est obligé de faire avec. »

« Faire avec » donc, ou passer à la solution plus radicale : la poule au pot. Pas toujours évident de se résoudre à manger son animal de compagnie ; Elise Rousseau a abandonné l’idée. David, lui, n’ose pas encore se poser la question :

« Avant, la poule finissait dans l’assiette du voisin. Pour nous, ce n’est pas aussi évident. Peut-être qu’on les vendra à Findus pour qu’ils en fassent des steaks hachés. »

4

Une tête bien faite... et bien pleine

 

Si la poule est chouette, elle est aussi « l’un des animaux les plus rigolos qui soient », assure Elise. La mauvaise réputation du « QI de poule », elle n’y croit pas : elles sont au contraire « très vives, très expressives et très bavardes ».

« Elles font des commentaires sur tout ce qu’il se passe. Quand elles paniquent, elles vont se mettre à crier : des grands caquètements indignés, furieux. Quand elles sont contentes, ce sont des caquètements de plaisir, des gloussements de satisfaction. »

MERCI RIVERAINS ! Pierrestrato
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Kolyse
Kolyse 
psychédélique

Excellent article.

J’ai adoré.

J’attends avec impatience la suite sur le lapin.

  • padiran
    padiran 
    Chroniqueur Grolandais

    Nos anciens étaient écolos, ils savaient bien qu’un poulailler en ville était un must

    • curieux22
      curieux22 répond à padiran 
      dernière marche avant le saut

      C’est ce qui s’appelle mettre en forme une idée embryonnaire chez le plus grand nombre (dont moi). L’élevage de poules en ville oriente presque automatiquement les esprits mal tournés dans une direction encore plus maltapropos.
      Ceci dit, pour l’avoir constaté auprès d’un proche, un poulailler mal tenu c’est non seulement le bruit, mais c’est aussi les odeurs comme aurait dit le Chirac des grandes heures, celles où il faisait figure de Poulidor de la politique (pas sympathique, lui) et non roi fainéant escroc du deuxième tour 2002 et pré Sarkozy.

      • padiran
        padiran répond à curieux22 
        Chroniqueur Grolandais

        Ne voyez dans mon post aucune connotation politique. Si j’avais eu la moindre intention d’y faire allusion j’aurai employé le mot le plus approprié qui est bordel et non pas poulailler, la maison Tellier était un endroit bien tenu Monsieur.

    • Joseph Gratteur
      Joseph Gratteur répond à padiran 
      Working class bléro

      Viens poupoule, viens poupoule, viens ! 
      Je n’veux pas dev’nir sourd
      Pour vingt-cinq francs par jour Ah ! 
      Viens poupoule, viens poupoule, viens ! 
      C’est bien assez, ma foi
      D’être attrapé par toi

      • padiran
        padiran répond à Joseph Gratteur 
        Chroniqueur Grolandais

        le couplet d’avant est tout aussi croustillant
        Un député tout frais nommé
        Invitait sa moitié
        A venir entendre un grand discours
        Qu’il prononçait le même jour
        Mais à peine a-t-il commencé
        Qu’on lui crie : C’est assez
        Constitution ! Dissolution ! 
        Pas d’interpellation ! 
        Ahuri
        Abruti
        Il prend son chapeau et dit : 
        .........
        Viens poupoule, {x2} viens ! 
        Je ne veux pas devenir sourd
        Pour vingt-cinq francs par jour

  • Pas tripette.
    Pas tripette. 
    Si j'aurais su, j'aurais po lu.

    ’ttention les mouches quand même.
    Le poulailler au fond du jardin, de préférence sous les fenêtres du voisin, et c’est ambiance rock’n’roll garantie.

    • Joseph Gratteur
      Joseph Gratteur répond à Pas tripette. 
      Working class bléro

      Oui puis l’odeur (et le bruit aussi), le voisin proche sous le vent dominant, même si le gestionnaire du poulailler fait attention ,il risque quand même d’avoir du mal à renifler son rosier. Comme dirait un gars que j’aime pas : Quand il y en a qu’une ça va, mais c’est quand y en a plusieurs que...
      Puis après faut aussi les protéger de certains chiens, des renards ou autres rapaces...

    • jm gruget
      jm gruget répond à Pas tripette. 
      dans le bois

      Avec trois poules, on est loin des merdes de poney d’un Golden nourri aux boulettes, niveau désagrément olfactif.

      C’est au dessus de vingt que ça commence à devenir délicat pour le voisinage et les relations humaines.

  • Waldeck
    Waldeck 
    Le désenchantement, c'est (...)

    - »...des coquilles de crustacé ... »

    - Des carapaces devraient convenir, il doit s’agir d’une « coquille » , non ?

  • Fantomax
    Fantomax 
    génie du mal

    De Rochechouart jusqu’à Ménilmuche
    De la rue de Lappe à la rue de la Gaité
    Ya pas un seul même dans tout Pantruche
    Qui avec la mienne pourrait lutter
    De la tête aux pieds quand on l’épluche
    On ne trouve rien à lui reprocher
    C’est un oiseau rare
    Que Roi des veinards
    J’ai eu le bonheur de dénicher :

    Ah ! si vous connaissiez ma poule,
    Vous en perdriez tous la boule

    (il en fallait un...)

  • bruno81
    bruno81 
    médecin généraliste

    Cool pour les voisins surtout...

    Les poules, ça chie, et la merde de poule, ça pue.
    Donc faites attention au choix de l’emplacement de votre poulailler, pour les voisins, et pour vous aussi, si vous ne voulez pas faire une croix sur les douces soirées d’été en plein air...
    Et par ailleurs, la merde, ça attire les mouches. Donc prévoir aussi, si le poulailler n’est pas assez éloigné de la maison, des moustiquaires pour pouvoir garder les fenêtres ouvertes lors des douces journées d’été.

    Vous pouvez aussi de temps en temps les libérer dans la pelouse, pour qu’elles se dégourdissent les pattes, mais alors, il faut renoncer à y marcher pied nus... à cause de l’engrais naturel.

    Donc, avant de vouloir refaire la campagne à la ville, je vous conseille pour ma part d’aller faire un petit tour dans une vraie ferme de la campagne, du coté de la basse-cour, d’y apprécier odeurs et propreté du sol et d’imaginer importer cela dans votre jardin, sous le nez de vos voisins.

    Cordialement.

  • Nain Glumeux
    Nain Glumeux 
    Aquoiboniste radical.

    J’envisage d’élever une vache sur mon balcon. Un bon bol de lait frais non trafiqué le matin, il n’y a que ça de vrai.

  • Éric  Perrin
    Éric Perrin 
    Ginkonaute

    .

  • Ilriap
    Ilriap 
    Futur Chef op'

    Je trouve ça très sympa, mais c’est vrai qu’il faut déjà avoir un jardin tout de même. (en même temps, heureusement que ça se généralise pas d’avoir une poule en cage dans sa cave)

    Dans la Goutte d’Or (Paris 18ème), il y a un commerce qui vend des oeufs de poule frais. On peut voir les poules, elles sont en intérieur, assez entassées mais pas trop. J’ai jamais gouté les oeufs par contre, quelqu’un a déjà essayé ?

  • pipoux81
    pipoux81 
    ???

    Je lis beaucoup d’âneries ici concernant les poules. je suis a la campagne, j’ai 4 poules naines et 2 coqs. Non, la fiente de poule ça ne sens pas mauvais. Dans les fermes, c’est la promiscuité qui engendre les odeurs. 4 poules sur 400m² ça ne sens pas, ça ne fait pas trop de dégâts à la pelouse (alors que 4 poules sur 10m² au bout de 15 jours il ne reste plus rien). Toute la journée la poule se promène, mange tout ce qu’elle trouve et en effet on peut lui donner tous les déchets (pain, croutes de fromage, couenne du jambon, le surplus de pâte que le gamin n’a pas fini...) en gros on ne jette plus rien. Par contre pour avoir des oeufs il faut quand même donner un peu de grain, et là encore le plus simple c’est un sac de blé (25kg de blé ca coute 12,10€. Inutile de prendre des sacs d’aliments complet que l’on trouve dans les jardineries de luxe pour bobo. ca coute la peau des fesses. Juste du blé, ca suffit a partir du moment ou elles peuvent se balader et picorer. et n’ayez pas peur pour vos rosiers et autres plantes d’ornement, elles s’en foutent royalement. et avec 25kg de grain pour 4 poules, vous en avez au moins pour 6-9 mois. Sans çà, la poule survit mais ne pond pas. Un peu d’eau (attention l’hiver quand l’eau gèle)
    Avec ça vous aurez entre 3 à 5 oeufs par semaines et par poule sur une période qui va globalement de février à novembre (avec un arrêt de production l’été quand il fait trop chaud).
    Après la question est « coq ou pas coq » mais la ca dépend aussi des voisins. Le coq en effet chante surtout le matin (et il commence une heure avant que le soleil se lève). La journée il se tait. l’avantage du coq c’est qu’il peut féconder les oeufs et donc ca vous permet d’agrandir votre cheptel, mais l’inconvénient c’est que vous risquez d’avoir des poussins mâle dont vous ne saurez que faire. Si c’est juste pour les oeufs que vous élevez des poules, alors ne prenez pas de coq. autres choses à savoir, quand une poule commence à couver, ça dure 2 mois et pendant ce temps elle ne pond pas et mange peu. Que l’oeuf soit fécondé ou non, que le poussin naisse ou pas (elle persiste !). Bien sur pour les petits, attention aux chats (les adultes ne craignent plus rien de ce coté là). Quoi que une poule en furie en train de courser un chat qui s’approchait trop près, ca vaut le coup d’oeil.

    • bruno81
      bruno81 répond à pipoux81 
      médecin généraliste

      Je me répète : la ville c’est pas la campagne et la promiscuité avec des élevages peut être particulièrement désagréable.
      Je parle d’expérience : notre voisin avait installé un poulailler au fond de son jardin, sauf que le fond de son jardin c’est le coté du mien, et donc par bon vent, (pipoux81 il doit connaître le vent d’autan...), nous pouvions apprécier les fumets agréables émanant de son poulailler qui n’hébergeait pas plus de 6 cocottes... et les mouches qui dès les beaux jours, venaient coloniser la maison.
      Le papi, au bout de quelques mois, a compris, vidé son poulailler : nous avons eu la paix pendant plusieurs années. Maintenant, c’est son gendre, qui a reconverti le poulailler en volière à pigeons : nous voyons, les pigeons, nous les entendons, nous les sentons, mais nous ne les mangeons pas, hélas.

  • caro
    caro 
    délinquante avérée

    c’est dimanche ... une petite vidéo ?

  • Yvon le Zébulon
    Yvon le Zébulon 
    L'homme d'esprit n'est pas seul (...)

    « désormais c’est dans les jardins de banlieue–voire sur les balcons– qu’on la croise. L’exode rural des gallinacées ne fait que commencer ».

    Je n’aimerais pas que les voisins élèvent des poules sur leur balcon.
    Juxtaposé au mien, je subirais les nuisance sans en voir le réel intérêt.

    Les excès de certains ne doivent pas être mis sur le compte de l’écologie.
    L’écologie, ce n’est pas d’avoir le poulailler au balcon ou des vers dans la baignoire
    ...parce que là, nous sommes plus proche de la malpropreté que d’autre chose !

  • Yvon le Zébulon
    Yvon le Zébulon 
    L'homme d'esprit n'est pas seul (...)

    Ceci ne sera peut-être bientôt qu’une « pièce de Musée ».

  • Quand Le Tigre Lit
    Quand Le Tigre Lit 
    mangez au moins 5 livres et (...)

    Très sympathique, je vois d’ici les réactions NIMBY (not in my own backyard, étant donné le bruit) qui vont fleurir.

    Les poules sont en effet très intelligentes, d’ailleurs un auteur a dans une superbe BD décidé de les rendre douées de parole.

  • The Corpse Grinders
    The Corpse Grinders 
    Zombie AMC

    Quand j’étais mioche, j’avais une sorte de busard, que j’avais retapé, il pondait pas mais faisait un sacré chien de garde.

  • jyeden
    jyeden 
    khmer vert ( age des caverne, (...)

    Serais je premier à parler des poulets ? Meme en ville ils ne sont pas tres urbains, pourtant ça fait longtemps qu’ils sont là. Et la maison poulaga a encore de l’avenir devant elle.

  • tArTeL¤RdRe
    tArTeL¤RdRe 
    click toride

    pour ceusses qui ont un potager, le tracteur à poule dimensioné à la taille des plates-bandes permet en plus des oeufs et de la viande de faire travailler et fumer le sol sans se fouler, quitte à ramener les vers de terre par la suite avec du compostage direct.
    Lien

  • jm gruget
    jm gruget 
    dans le bois

    Ce n’est pas « écolo » (il faut également du grain, et en ville, ça veut dire petits conditionnements, couts de transport et non traçabilité du produit), ce n’est même pas forcément rentable, par contre c’est le seul moyen de manger des oeufs dignes de ce nom au quotidien, et une bonne volaille de temps en temps.

    C’est tout, mais ça suffit.