Invasion d'une espèce venimeuse aux Antilles

13/04/2013 17:36

 

Qui stoppera l'invasion du poisson-lion ?


Guadeloupe, envoyée spéciale

REPORTAGE. Les longues épines venimeuses du Pterois volitans ont troué le sac en plastique où il gît, dans la glacière d'un pêcheur de Capesterre-Belle-Eau, en Guadeloupe. C'est cette dangereuse crinière qui vaut à l'espèce son nom de poisson-lion. Ce spécimen-là ne dépasse pas un kilo, mais les pêcheurs des Antilles françaises se plaignent de trouver parfois de 4 kg à 5 kg de poissons-lions dans leurs casiers. Le spectaculaire animal est devenu un fléau pour la Guadeloupe, une menace pour la pêche et la biodiversité.

Originaire de l'océan indo-pacifique, le poisson-lion a envahi la Caraïbe à une vitesse fulgurante. La Guadeloupe et la Martinique sont les dernières îles touchées. Fin mars, la Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DEAL) et le comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPM) de Guadeloupe se sont réunis pour arrêter une stratégie de lutte contre cette espèce invasive.

Son arrivée dans la région aurait été provoquée par la destruction d'un aquarium de Floride, en 1992, pendant l'ouragan Andrew. La genèse ne convainc qu'en partie : le poisson-lion de l'Atlantique est issu de plusieurs sources génétiques. L'espèce est repérée à partir des années 2000 près des côtes du Venezuela et de Cuba, mais sa population a véritablement explosé depuis 2008.

Article tiré du Monde