La fonte de la mer de glace Arctique est-elle responsable de la vague de froid ?

28/03/2013 20:20
La fonte de la mer de glace Arctique est-elle responsable de la vague de froid ?La fonte de la mer de glace Arctique est-elle responsable de la vague de froid ?
La fonte de la mer de glace Arctique pourrait être responsable de la vague de froid qui sévit actuellement dans l’Hémisphère Nord, alors que le début officiel du printemps a été fêté il y a plus d’une semaine.
Alors que les températures de l’Hémisphère Nord restent inférieures à la normale plus d’une semaine près le début officiel du printemps, une équipe de météorologues et de scientifiques climatiques pointe du doigt des recherches récentes qui suggèrent que la couverture de glace est un responsable possible.
 
Les imageries récentes du Centre National pour les Données sur la Neige et la Glace montrent un minimum historique de la couverture glaciaire en Arctique à l’automne dernier, et les données actuelles révèlent que la couverture de la mer de glace –qui a récemment atteint son maximum pour l’année- a atteint sa sixième superficie la plus basse dans les archives satellites.

Moins de mer de glace en Arctique –cette diminution étant causée par le réchauffement climatique- altère la circulation atmosphérique de telle façon qu’il y a davantage de neige et de glace, d’après ce qu’a déclaré le scientifique climatique Jiping Liu, qui a mené une étude satellite sur le sujet publiée en 2012 dans le journal Proceedings of National Academy of Sciences.

 
 
Au cours des hivers passés, de grandes parties de l’Asie, de l’Amérique du Nord et de l’Europe ont connu ces conditions froides au-dessus des chutes de neige normales 
 
C’est un phénomène difficile à comprendre. Moins de glace au sommet du monde, souvent considéré comme le thermostat de la planète, devrait normalement signaler des températures mondiales plus chaudes et non plus froides.
 
Mais la façon dont fonctionne le climat n’est pas si simple. Sans une couverture de glace substantielle, les vents Arctique sont moins contraints. Le jet stream –la ceinture d’air froid qui régule le climat autour de la grande majorité de l’Hémisphère Nord- s’étend ensuite plus au sud, apportant de l’air froid de l’Arctique plus proche de l’Equateur.
 
Le résultat est que le climat plus froid se prolonge davantage dans le printemps, et plus intensivement que la normale.
 
Afin d’expliquer les températures froides enregistrées récemment dans le monde, Jiping Liu et ses collègues sont arrivés à la fonte de la mer de glace Arctique par simple déduction.
 
« Au cours des hivers passés, de grandes parties de l’Asie, de l’Amérique du Nord et de l’Europe ont connu ces conditions froides au-dessus des chutes de neige normales » a déclaré Jiping Liu de l’Université d’Albany.
 
« Quand nous avons commencé à explorer pourquoi,  notre étude a suggéré que c’était à cause du déclin de la mer de glace Arctique ».
 
Le problème est associé à l’humidité. La glace Arctique piège habituellement les molécules d’eau qui, à l’état liquide, s’évaporerait et se transformerait en pluie. Moins de glace signifie plus de haute mer, permettant à davantage d’humidité dans l’atmosphère de geler et de tomber. La glace Arctique qui fond, se transforme en neige dans d’autres parties du monde, comme dans l’Indiana ou le Missouri, qui cette semaine ont enregistré des niveaux records de neige pour cette période de l’année.
 
D’autres chercheurs ont trouvé des résultats similaires concernant la façon dont les changements dans certaines parties du monde entraînent un climat inattendu dans le monde.
 
Une étude publiée par l’Administration Nationale Océanique et Atmosphérique en 2012 a signalé que la faible quantité de mer de glace et les quantités accrues de gaz à effet de serre dans l’atmosphère pourraient conduire à des étés plus chauds.
 
« Des simulations suggèrent que ces quantités importantes en été s’intensifieront au 21ème siècle, en conséquence d’une augmentation des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre » d’après ce qu’ont déclaré les chercheurs.
 
Certaines questions restent cependant irrésolues, comme par exemple pourquoi l’hiver a été si chaud l’an dernier alors que la mer de glace continuait à fondre.
 
L’hiver chaud de 2012 a été largement mis sur le compte d’oscillations inattendues des régimes climatiques de l’Atlantique Nord et de l’Arctique. (Par Sandra BESSON)