Pour une réforme de la PAC, permettant un autre mode agricole, basé sur la qualité et inspiré de l'agriculture bio et de l'agroécologie

13/04/2013 11:23

 

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JE REJOINS LE MOUVEMENT I FIELD GOOD

POUR UNE AGRICULTURE & UNE ALIMENTATION

D’AVENIR, ECOLOGIQUE, JUSTE ET SOLIDAIRE !

 

Au début de l’été 2013, l’Union Européenne doit acter la réforme de sa Politique Agricole Commune (PAC) pour les sept prochaines années. Une réforme européenne dont les conséquences peuvent paraître lointaines… mais qui nous concerne tous, au même titre que les 500 millions de consommateurs et les 11,7 millions d’agriculteurs européens !

Mise en place il y a 50 ans, pour garantir l’indépendance alimentaire de l’Europe, la PAC fixe encore aujourd’hui des règles communes en matière agricole pour l’ensemble des 27 Etats membres. L’UE y consacre chaque année un peu plus de 50 milliards d’euros (soit 42% de son budget total en 2012) ; 9,5 milliards sont attribués à la France. Si la PAC fut une réussite à ses débuts, les solutions d’hier ont conduit à un emballement, à une agriculture aujourd’hui trop gourmande en énergie, en engrais chimiques et en pesticides, qui a des conséquences dans de nombreux domaines : impacts négatifs sur la santé, la qualité de l’eau, la fertilité des sols, le climat, et la biodiversité ; impacts négatifs sur l’emploi et le dynamisme rural : en 10 ans, chute de 25% des emplois agricoles ; impacts négatifs sur la structuration des paysages ; impacts négatifs sur les agricultures des pays du Sud…

Certes, la PAC n’est pas la seule responsable, mais son rôle dans l’orientation des systèmes agricoles et alimentaires est incontestable. De la même manière, elle reste l’un des principaux leviers pour offrir un nouvel horizon aux agriculteurs européens demain. 

 

En cette année de réforme de la Politique Agricole Commune, je rejoins le mouvement I Field Good initié par la Fondation Nicolas Hulot et soutenu par ses partenaires de la société civile, pour que la réforme ne se fasse pas « en catimini », entre les décideurs et le monde agricole. La réforme de la PAC est l’affaire de tous.

J’appelle les gouvernements Français et européens bénéficiant de la PAC à soutenir une réforme qui permette le développement d’un autre modèle agricole basé sur la qualité et la proximité, et inspiré des pratiques de l’agriculture biologique et de l’agroécologie.

J’appelle à soutenir un modèle agricole plus juste et plus solidaire, qui vise à développer les emplois. Ce qui se joue, c’est bien l’avenir de notre alimentation et celui des agriculteurs qui agissent chaque jour pour montrer à tous qu’il est non seulement possible de cultiver la terre autrement, de proposer des produits de qualité, mais aussi d’en vivre dignement.

Pour ce faire, je souhaite que quatre orientations claires et non dissociables soient intégrées à la réforme de la PAC puis déclinées et coordonnées avec les politiques nationales et régionales :

 

1/ Pour une agriculture D’AVENIR : Favoriser le soutien à l’emploi agricole et à l’installation.

En Europe, chute de 25% des emplois agricoles en 10 ans, moins de 8% des agriculteurs européens sont âgés de moins de 35 ans, toutes les 2 minutes une ferme disparaît en Europe, 100 000 ha de bonnes terres agricoles artificialisées chaque année …  Pour arrêter ces hémorragies, les aides de la PAC doivent cibler le maintien et la création d’emplois et cesser de favoriser l’agrandissement des exploitations existantes au détriment de la transmission. Par ailleurs nos gouvernements doivent enfin prendre au sérieux les difficultés pour les jeunes européens de trouver du foncier et stopper l’envolée des prix de la terre.

 

2/ Pour une agriculture plus ÉCOLOGIQUE : Réorienter les aides vers les systèmes agricoles respectueux de l’environnement (agriculture biologique, agriculture durable, agroécologie…)

La PAC ne doit plus favoriser des agricultures qui ne préservent pas les biens communs ; elle doit accompagner les agriculteurs dans la nécessaire transition des systèmes agricoles. Pour cela 30% des aides directes, tout comme une politique de développement rural renforcée doivent réellement soutenir les agriculteurs qui mettent en place des pratiques exigeantes et donc efficaces pour le maintien de la qualité de l’environnement.

 

3/ Pour une agriculture plus JUSTE : Revoir la répartition des aides entre les types d’agricultures et entre les pays européens en les couplant à l’emploi agricole.

La répartition des aides de la PAC est aujourd’hui inéquitable. Alors que certains types d’exploitations reçoivent en moyenne 40 000 € d’aides de la PAC par an, d’autres n’en reçoivent que 5 000. Il est nécessaire d’opérer une meilleure répartition des aides pour corriger cette inéquité. Il s’agit de favoriser non plus la productivité à tout prix mais l’emploi dans les exploitations pour que l’agriculture contribue elle aussi à répondre à la crise sociale. Par ailleurs, l’homogénéisation des aides perçues par les 27 Etats membres doit permettre de soutenir l’agriculture et l’emploi dans l’ensemble des pays, notamment dans les pays d’Europe centrale à forte population agricole.

 

4/ Pour une agriculture plus SOLIDAIRE : supprimer les subventions qui déstructurent les agricultures du Sud 

Subventionnés par la PAC, les surplus agricoles européens se retrouvent sur les marchés du Sud, moins chers que ceux produit sur place (poulets congelés, poudre de lait…). Même si leur part a largement diminué ces dernières années, il est encore possible d’utiliser ces subventions dans la boîte à outil de la PAC. Les subventions aux exportations, qui déstructurent les marchés agricoles des pays du Sud et entravent leur développement, doivent donc être supprimées. Il s’agit, plus globalement, de rendre la PAC cohérente avec les objectifs d’un développement durable au Sud.

  

La PAC doit être tournée vers une agriculture au service de tous en devenant une politique simultanément agricole, alimentaire, sociale et environnementale. C’est à ces conditions que la PAC sera légitime dans la société européenne à l’horizon 2020.

Je rejoins le mouvement I Field Good

 

La FNH a également décliné 11 mesures précises à mettre en place pour atteindre ces 4 orientations. Pour les découvrir cliquez ici

 

ENSEMBLE, MOBILISONS-NOUS POUR UNE AGRICULTURE D'AVENIR !