Quatre requins en voie de protection

Créé le 11-03-2013 à 09h44 

La CITES a décidé lundi 11 mars de réguler le commerce de ces espèces très prisées pour leurs ailerons, malgré l'opposition de pays inquiets pour l'industrie de la pêche.

Requin marteau halicorne SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Requin marteau halicorne SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

VOTE. Les 178 pays membres de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (Cites), réunis depuis plus d'une semaine à Bangkok, ont décidé de protéger le requin océanique à pointe blanche (ou requin longimane) et trois espèces de requins-marteaux (halicorne, grand et lisse).

Lors de deux votes à bulletins secrets qui nécessitaient une majorité des deux-tiers, le requin océanique a recueilli 92 voix pour sa protection, 42 contre et 8 abstentions, et les trois requins-marteaux 91 pour, 39 contre et 8 abstentions. Des résultats salués par des applaudissement nourris.

 

Depuis l'entrée en vigueur de la Cites en 1975, seuls le grand requin blanc, le requin baleine, le requin pèlerin et le poisson-scie ont été placés sous sa protection

 

Lors de la précédente conférence en 2010, des propositions similaires de protection des squales, dont les ailerons sont vendus à prix d'or en Asie, avaient échoué de justesse face à un front de capitales inquiètes pour l'industrie de la pêche.

Mais les quatre requins ont été cette fois inscrits à l'annexe II de la CITES, qui permet de réguler le commerce d'une espèce pour empêcher sa surexploitation. Si ces mesures sont confirmées cette semaine en réunion plénière, elles entreront en vigueur d'ici 18 mois. Les pays exportateurs seront alors tenus de délivrer des permis d'exportation tout en assurant la survie de l'espèce.

TAUPE. La Cites doit également examiner dans la journée l'inscription du requin-taupe sur cette même liste. En 2010, ce requin avait été inscrit à l'annexe II en comité avant un revirement en plénière. Depuis l'entrée en vigueur de la CITES en 1975, seuls le grand requin blanc, le requin baleine, le requin pèlerin et le poisson-scie ont été placés sous sa protection.

Plusieurs pays d'Asie, Japon en tête, se sont une nouvelle fois opposés à élargir la protection des requins. Tokyo estime par principe que les espèces marines commerciales ne devraient pas être gérées par la Cites, mais par les organisations de pêche.

Environ 100 millions de requins sont tués chaque année dans le monde, selon l'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui estime que 90% de la population de l'animal a disparu en un siècle.

Le week-end dernier, une trentaine d'espèces de tortues d'eau douce ont également été inscrites sur la liste des espèces à protéger.

Erwan Lecomte avec AFP, 11/03/13

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